Le
cordon
Le
cordon pour survivre dans le noir chemin.
Fatiguée
du passé qui revient.
Même
heure, même date.
Le
sein dont le lait coule à profusion,
la
nounou, la nourrice, la nourricière,
prise
dans le piège.
Aimé,
le lait sucré sûrement.
Histoire
d'une vie plate, d'usure et de destruction,
une
vie perdue. Avec ou sans gens. Avec ou sans valeur.
Avec
ou sans peine. Je n'aime plus.
Personne.
Je me sens seule.
Vache
à lait dont on se rit.
Dans
le noir, de dos, de face.
Mais
l'amour redevient rêve et l'espoir qu'il se réalise.
L'amour
ou le rêve? Ce foutu rêve d'amour de merde.
Bonne
perte de temps. Perte de temps à donner,
utopie
de prendre, de recevoir.
L'échange
impossible.
Des
mots, toujours des mots.
Je
sais pourquoi je deviens sourde.
Et
puis merde, une heure à la fois.
Hier
revient, comme demain.
Même
heure même date.
Le
cordon continue d'attacher à la vie.
Attachée
dans une mer de désirs inassouvis
et
de questions sans joie et sans réponse
sans
gare, ni quai pour accoster et se reposer.
Mais
cette fois-ci y a pas d'espoir.
Je
vis déjà ce que devient,
je
sais depuis toujours qu'adviendra.
Sans
rêve.
Terre
à terre, cinglante, méchante.
Je
ne meurs pas à hier, je nais à demain.
Je
nais. J'ai un peu peur.
Je
tire avec moi le cordon qui m'attache au passé.
La
naissance promise sans douleur,
encore des mots. Vides.
Je
ne souffre plus, j'attends. Je me souviens la dernière.
Je
dois être jeune. Mes vies sont courtes.
Je
dois pousser grandir avancer.
Vers
la lumière.
Comme
ma plante Hortense
qui
court dans les fenêtres du studio.
Je
sais que je cours vers le soleil.
Je
sais. Je vois. Je pressens.
Je
sais, je cours sur la musique dans ma tête,
vers
un îlot ensoleillé.
L'angoisse
s'estompe et laisse place vide.
Vide
pour l'instant présent.
Vide
pour le rire qui n'arrive plus.
Pour
la joie du partage disparue,
pour
l'émotion du respect oublié.
Respectueusement
morte au rêve.
Respectueuse
dans les plaisirs solitaires.
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