samedi 1 mars 2014

MASQUE DE BOUE




MASQUE DE BOUE

Si longtemps perdue dans un lac d'ennui, 
elle tourne en rond, dans son carré de perron  
la cour trop vide rapetisse, comme sa vie qui fuit. 
Puis un beau jour surgit minuit, et elle accepte invitation, 
conférencier plein de passion, lui promet renaisssance, paradis .. et que veut-elle encore?  
Elle n'a qu'à venir, entrer dans la danse …

Coincée dans la grande salle froide, 
recroquevillée dans un coin peu éclairé 
comme toujours, toute timide toute gênée, 
elle entend des sons, murmurés puis chantés
Elle ferme les yeux, se contentant de peu.  
Il lui pardonne ses défauts, et deux et trois qu'importe, 
il partage ses gourmandises, il aime son exéma!
Et soudain, vient la rupture du son, le coup de foudre, la passion!
Il lui présente son point G,  sa beauté, ses frissons, 
lui promet liberté, porte vers l'éternité 
lui affirmant qu'outre bon manger, bon boire, et bon baiser, 
il y a meilleur à voir caché dans noir tiroir.  

Il fouille sa lingerie, la fait rougir du nez,
dévoilant plein d'audace, ses rêves ses fantasmes.  
Il découvre en hiver, une chaleur intense 
qui couvait quelque part, blottie dans un rempart.
Il y avait si longtemps que de tels mots d'amour ne lui avaient fait cour …
Il la fait grandir sans même la frôler.  
Il la fait rêvver sans même l'endormir.
Elle se met à valser, de congrès en sessions, 
emplit son agenda de rendez-vous galant. 
Il devient sa passion. 
Elle accepte aisément toutes ses absolutions
et avoue même sans gêne son voyeurisme effronté! 
Ils sont si beau, le facteur et le boucher!!
Découvrir son vrai moi, lui procure tout émoi.  
La beauté des choses si longtemps cachées 
jamais si bien dites n'avait jamais été, 
ajoutant aux sorties de madame un grain de poésie,
semant pour ses vieux jours un peu de nostalgie. 
Elle boit la parole et comprend le discours, 
elle ressent tous les tons et frissonne sous les sons, 
elle acceuille sans compter, cette pure volupté.

Elle caresse sans pudeur et ce, pendant des heures, 
tous les mots flatteurs de ce bel imposteur
et confie son âme à cet éloquent tricheur, 
qui la reconnaît et puis, la respecte comme bon joueur.
Elle lui glisse ses regards qu'il capture en passant, 
dans une entente tacite, silencieuse, furtive presque secrète.

Mais le respect a t il des masques, qu'il prêterait à quelques rapaces? 
Ou ne serait-ce que faussaires, réussissant coup de maître?

Serrant tout contre elle, livres neufs et cassettes, 
se fiche éperdument de leur coût exorbitant 
n'a-t-elle pas la joie des  reliures neuves aux images si belles, 
et de l'odeur de l'encre encore toute fraîche?  
N'a-t-elle pas le plaisir, d'entre tous ses plaisirs, 
d'entendre sa voix chaude encore et encore, 
jusqu'au pays sublime, celui qu'on imagine.

Mais le respect a t il des masques, qu'il prêterait à quelques rapaces? 
Ou ne serait-ce que faussaires, réussissant coup de maître?

Elle trouve son nid très humble, tout-de-même douillet 
empli de solitude, sans trace d'amertume, 
elle viole la douillette, insère la cassette, 
qui elle à son tour, viole le silence...  si intense.
Elle ouvre son livre neuf, aux odeurs d'encre douce, 
flatte les pages glacées, jamais encore tournées
De faux bruits de paradis dissimulent l'ennui, 
jusqu'à demain matin peut-être demain midi.

Et quand commenceront à danser lettres noires, 
la cassette elle, tournera, jusqu'à l'endormitoire...
Et quand commenceront ...

Mais le respect a t il des masques, qu'il prêterait à quelques rapaces? 
Ou ne serait-ce que faussaires, réussissant coup de maître?




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