vendredi 31 janvier 2014

PLEINE LUNE


L'araignée a cessé de tirer ses fils
fils de miel collant
envoûtant.
L'araignée s'étire doucement
savourant sa dernière proie.

La chatte guette ses autours
le rut l'appelle à la nuit
la magie s'éveille à l'odeur des vivaces
s'ouvrant...
accouchant de pistils enchantés.

Les fées du haut de la lune
crient aux princes de la terre
l'heure est venu
Oestrus est né
c'est la saison d'aimer.

Les coupes d'amour
du festin des chanceux
débordent …
laissant glisser leur jus
le long de cuisses enlacées.


Les crusing-bar amassent le cash
les pleurnichards se masturbent dans les ruelles
mais les grands amants attendent dans leur salon
celle qu'ils ont guettée.

Et les sorcièeres sur leur balai
gardent les enfants …

La chatte s'étire doucement
ronronnant son amant
le nez dans sa senteur
la tête déjà ailleurs.





mercredi 29 janvier 2014

TENTATION



Grand-Remous, une heure d'attente avant le grand départ, celui qui me ramène chez les-miens. Deux longs mois d'hiver difficiles s'achèvent enfin et je reviens. Le plaisir du travail accompli n'est plus au rendez-vous,
je voudrais que ce contrat soit le dernier, mais quel autre travail pourrais-je envisager? Un travail qui ne m'éloignerait plus de la famille et serait tout aussi payant, ça se trouve pas si facilement. La table de billard mal éclairée m'ennuie de ses joueurs médiocres, ma bière chaude reste sur la table, je n'ai pas soif, je crois que je n'aurai plus jamais soif … d'alcool en tout cas.

Y a qu'elle, qui m'attire et m'attise, me demande et me supplie. Y a qu'elle, la gobeuse de huarts, qui s'offre, plus que jamais aguichante, plus que jamais alléchante. Ça fait bien une année entière que je ne suis pas tombé dans ses griffes, qu'elle ne m'a pas écrasé de remords. Cette fois, elle ne m'aura pas, je me souviens trop bien de sa dernière victoire. Comme j'étais petit en sortant du bar, les poches vides et le cœur plus triste qu'en colère. Je me souviens.

Elle m'appelle me chuchotant modération de couleur verte, de couleur rouge et meilleur goût de couleur rouge de couleur verte. Elle m'étourdit me harcèle combat ma volonté. Je bois ma bière, lentement , la dévisage, comme on dévisage un ennemi qu'on ne sous-estime pas. Elle est forte, me tenaille les entrailles, amplifie mon ennui.

Quarante-cinq minutes d'attente et je retrouve les miens. Je m'accroche à cette pensée afin de ne pas sombrer. Elle, têtue et patiente, fait défiler devant moi ses suites royales et ses reines souriantes. Elle m'annonce ses valets, toujours prêts à servir. Tapis rouge des grands jours déroulé dessus le trapis vert, devant mes pas, qui avancent et reculent, au gré du torrent qui bout en moi. J'ai mal de la refuser, d'abdiquer sans même combattre. Sans être un combat mortel on pourrait se payer un round ou deux, histoire de passer le temps. Je m'approche, la regarde, flatte ses côtes brillantes, hésite …

Le téléphone sonne au loin, les hauts parleurs diffusent des bruits plus discordant qu'harmonieux, des perdants s'excitent autour de la table de billard, les ventilateurs essoufflés tentent de rafraîchir l'air. J'ai chaud, très chaud. Je glisse la main dans ma poche, fait sonner les huarts qui se cachent. Ma main tremble. Juste un round, un tout petit round. Mon corps pris de secousses violentes recule. La reine sur l'écran se change tout à coup en femme, de chair, d'os, de sang bouillant. Elle saute de l'écran devenu immobile, s'approche, me tourne autour. La femme a le regard brillant de désir et de joie. La femme me hante. Me rappelle ma défaite. La dernièere défaite oü la reine s'était fait roi afin de ruiner toutes mes espérances. Je recule. La femme avance. Elle me chuchote des phrases sucrées à l'oreille, elle réveille mes sens. Mon membre durçi m'ordonne de sortir au dehors me soulager en admirant la Gatineau, tout près. Je recule, je sors. Je cours vers la rivière froide, rafraîchaissante.

Dix minutes d'attente. Le soleil brille. Ma respiration haletante a repris sa place et je garde la mienne. J'ai gagné, et le son de mes huarts dans ma poche, comme une musique doucereuse, accompagne de chant de l'eau dansant au travers les galets, me raccompagne à l'autobus qui reprendra sa route … la route vers la maison, les miens.

Je monte dans la pénombre de l'autobus, m'installe au fond derrière oü je pourrai rêver que je suis roi et maître.

Un vieux monsieur au visage rieur me rejoint, s'installe, fouille son sac et en sort un jeu de cartes tout neuf, captif dans son emballage brillant. Il me tend le jeu, comme on tend la main à un ami, et, d'une voix ne laissant pas de place au badinage m'offre nonchalamment :


Une petite partie, histoire de passer le temps? Mise illimitée. 



mardi 28 janvier 2014

Dépend … Danse


Tu me donnes de l'essence
tu me traces une voie
tu donnes un sens à ma déroute

Tu m'donnes d'la joie
tu portes ma croix
tu m'indiques la bonne route

Tu donnes des ailes à ma foi
lorsque m'envahit le doute
j'sais pas vraiment ce que j'ferais sans toi
qui mets d'la couleur sous mon toît

Sentir ton air suivre tes pas
partager ma croûte avec toi
tu mets d'la musique sur mes mots
j'ai peur de t'aimer un peu trop

Tu donnes un sens à ma déroute
moi j'te suivrai coûte que coûte
tu m'fais danser tu m'fais chanter
la joie de vivre à tes côtés ...







lundi 27 janvier 2014

CHEZ MADAME ÉDITH


La grisaille de novembre ne fait qu'accroître la tristesse de la rue qui coule vers le fleuve. Les bâtisses à la peinture écaillée, toutes semblables, étalent bien la pauvreté du quartier et le triste ennui de la communauté. Les murs sombres et humides des maisons aux portes closes et aux fenêtres embuées s'endorment sous l'hiver naissant. Les vitrines embourbées des magasins n'invitent pas le regard. Les gens marchent les yeux baissés. Ici, on ne fait que passer. Seules les clochettes suspendues aux portes des boutiques quémandent dans le vent l'attention des passants.


Un homme grand et gris, au regard évasif, seul parmi la masse anonyme et pressée flâne sous la grisaille de la pluie. Cet homme fluet, au chapeau mou, au pas traînant, à l'imper usé comme sa vie, dérive dans un relent de mélancolie. Imprégné d'un passé qui ne lui appartient plus, captif de ce seul moment présent et ennuyeux, il erre sans rêve, sans raison d'être.


La clochette de l'antiquaire, au son plus mélodieux que ses voisines, attire son attention, puis son regard, puis ses pas. Figé devant la porte, il ne peut résister à l'envoutement qui l'enveloppe en percevant cette dame sans âge, assise au comptoir, figée dans son décor, tant par sa vieillesse poussiéreuse que par la rigidité de ses traits. D'un geste lent, il pousse la porte ou l'on peut lire

CHEZ MADAME ÉDITH et il entre.


Des objets hétéroclites émanent de tout lieux et de tout âges, couverts d'une même poussière, dormant dans le même silence, témoignent d'un passé ramassé ici au fil des ans. Des poupées de dentelles s'appuient sur des jouets de bois grossièrement finis; des fourrures, des cuirs, des cotons s'empilent sur des bureaux usés; des armes à feu provoquent des icones sacrées. Le temps, arrêté, suspendu aux gestes lents du visiteur, semble se rire de l'histoire et des saisons qui passent.


MAIS PASSENT-ELLES VRAIMENT ?


Édith, dans sa fixité, semble dormir comme ses trésors. Un cube transparent, aux mille facettes, planté sur le comptoir, capte son œil, son souffle, son être tout entier. Cube intru, dérangeant l'immobilité imperturbable de la pièce par ses reflets colorés dansant sur les murs et les ombres de la boutique. Cube invitant, complice accompagnant les pas feutrés et solennels de cet homme. Cet homme aux déplacements si lents qu'il soulève à peine quelques poussières ... Il avance vers le comptoir, le cube, la dame.

C'est avec révérence qu'il baisse le buste vers elle. C'est avec vénération qu'il cherche son regard. C'est avec adoration qu'il trouve ses yeux. C'est avec passion qu'il suit ce regard captif.

Combien? Combien? Combien? Ce mot tourne dans sa tête, mais il ne peut se résoudre à formuler ce sacrilège qui sûrement, romprait le charme. Figé à cette dame qui maintenant se vautre dans le cube, étourdit par les couleurs qui dansent autour d'eux, aspiré par une sérénité qui emplit déjà les lieux, il ne peut qu'entendre raisonner un filet de voix, un échos ferme, une invite ennivrante qui lui assure que ce cube, cet instant sublime, est dorénavant sien pour toujours …

POUR L'ÉTERNITÉ

Se cramponnant à cet instant magique, il prend place au côté d'Édith. Toutes ses peines, ses ennuis, ses solitudes, ses deuils passés s'estompent dans ce geste fatidique. La poussière qu'il a soulevé en terminant son geste sacré retombe sur son corps désormais immoblile, emprisonné.


Lorsque la petite-fille de madame Édith vient se rendre compte de son leg, elle laisse tout aux encanteurs, sauf un petit cube tranparent dans lequel on peut admirer deux p'tits vieux sans âge qui n'en finissent pas de s'aimer ...















Renaissance


Je reviendrai
en ce monde merveilleux
malgré les tempêtes
et les siècles qui passent

je ne peux me résoudre
à quitter à tout jamais
ce palais qu'est la vie

les gens changent avec les temps
les gens changent avec les gens
nous restons malgré tout
toujours de grands enfants

sans souvenir et sans mémoire
sans foi ni loi
comme si aujourd'hui
c'était la fin du monde
et que jamais d'autres temps
ne nous avaient appartenu.




En ce onzième siècle de notre ère, vit une jeune femme fortement courageuse. Malgré le fait qu'elle tremble devant le sentiment d'urgence qui l'habite depuis son opinion faite, sa décision est prise. Malgré les risques qu'elle comporte, l'effrayant et l'attirant, la tenant en éveil tard le soir ou tôt aux petites heures du matin sa décision reste irréversible. Un sentiment d'aventure, plus grand encore que ses craintes, nourit son âme et rien ne la fera changer d'avis. Elle partira vers ce faisceau de lumière qui depuis quelques jours fascine et effraie tout le clan. Un torrent de grèle tombé du ciel, la fureur du vent infiltré jusqu'aux abris les plus sûrs, un ciel apesanti coloré de noir a alarmé toute la tribu. Puisqu'elle est la seule à entendre cet appel intérieur qui l'attire vers les montagnes menacantes de l'horizon, la solitude sera son compagnon.

Tandis que tous les gens au regard sombre et triste sont menés d'une démarche funèbre hors du village, s'éloignant le plus loin possible du faisceau menaçant, elle, planifie se rendre au cœur de ces monts tremblants. Ces monts cachant sans doute des dangers tous plus effrayants les uns que les autres, ces montagnes éloignées certe mais tout de même menaçantes qui risquent de s'effondrer, de prendre feu, de tout anéantir de lui ravir sa vie. Mais attendre patiemment ici la destruction, la mort, ou fuir .. .
s'armer de bravoure demande moins de courage que l'attente exigerait de patience
ou la fuite d'humilité, alors elle se prépare à partir priant ses dieux.

Ses dieux la protégeront des dangers qu'elle pressent dans son sommeil agité. La bise qui s'infiltre dans sa grotte pourtant bien protégée, l'angoisse et le stress secouent son corps fiévreux de stress. Depuis trois lunes qu'elle observe cette colonne lointaine qui s'habille de rouge lumineux tout juste avant que ne se taisent les champs. L'accalmie règnant alors emplit l'air d'une chaleur tiède... Tombe ensuite une douce pluie chaude, comme une promesse que le temps a terminé de manifester sa colère mais après quelques heures, la colonne de feu reprend sa paleur initiale et le ciel tombe, dru, dur, glacial. Elle attend donc le signal de l'horizon rouge avant d'affronter ses craintes, de partir.







Fonçant vers l'inconnu, elle dompte ses peurs et ses angoisses. L'herbe des champs, noyée, tombe affaissée de trop de pluie. Les gémissements de Brasélia accompagnent le vent mais elle continue tout-de-même d'avancer. Elle s'agrippe aux herbes encore hautes qui tentent désespèrément de se retenir au sol ramolli. Seules les racines les plus fortes touchent encore sec. Brasélia fonce. Défonce ces herbes encore hautes. Trempée de sueur et de peur, rampant plus que marchant, elle combat le sol qui veut la boire. Ses pieds lourd, embourbés, ont peine à suivre le chemin qui mène à la lumière. Brasélia redouble d'effort, s'essouffle. Elle appercoit enfin le sous-bois. Il fera bon s'y reposer. Plus que quelques pas. Un grand chêne s'agite au-loin, gesticule de ses branches, comme pour appeler. Brasélia tombe, engloutit par la fange, bouffée par la terre.



NON NON !!!

Elle rampe, s'étouffe, suffoque. Tout se vêt d'ombre et de noir.


Un murmure sourd tire Brasélia de son sommeil et la ramène peu à peu à la conscience. L'odeur nauséabonde qui lui pique le nez finit de la réveiller tout à fait. Elle hésite à ouvrir les yeux tant les bruit insolites qui l'entourent en sont de plaintes et de douleurs. Tout à coup, une gifle. Les yeux exorbités, elle tremble au spectacle qu'elle découvre.

L'eau du fleuve déborde de son lit en un orageux torrent emportant tout sur son passage. Seuls les arbres grands et forts restent debout devant cette mer trouble et imprévue.
Des cadavres flottent sur l'eau. Tous les grands arbres tiennent sur leurs branches des rescapés épuisés. La vie de Brésila ne s'est pas éteinte …

Le grand chêne qui gesticulait tantôt l'a happée au passage. Blottie dans un profond sillon de son tronc, campée près d'une grosse branche tordue de l'arbre, elle remercie ses dieux de lui prêter encore vie. Le chêne, encore droit malgré la tempête, tente désespérément de s'arracher au fleuve colérique. Chacun de ses gestes fait trembler la terre qui se laisse emporter. Les racines saignantes tombent, leur cambium atteint de mille parasites luttant eux aussi pour leur survie. Des nuées de moustiques attaquent les ilôts de vie qui résistent encore. Un grand frêne fouette l'air de ses samares avant de tomber, emporté par le courant. On ne voit plus que la cime d'un peuplier ça et là tentant désespérément de rester droit. Les saules ont cessé de pleurer et nagent maintenant , toutes branches agitées, vers la montagne qui brille au loin. Les épinettes, rouges de colère attaquent de leurs aiguilles pointues et tordues la faune aquatique qui cherche à prendre domicile dans leurs racines fragiles et meurtries.

Le grand chêne portant Brasélia avance encoe. Il touche presque la terre sèche.
Dans un dernier effort il s'aggrippe aux rives escarpées, tout heureux de nourrir son aubier blessé. L'émotion l'envahit. Il tremble de toutes ses feuilles. Dans son émoi, il a laissé tombé Brasélia. La vigilence du vieux chêne a convaincu Brasélia que les dieux la protègent et elle s'assoupit, confiante, en caressant l'écorce de son arbre qui l'a menée en terrain inconnu, mais sec.

***

Battement d'ailes et bruits perçcants tirent Brasélia de sa léthargie. Une multitude de mouettes s'agitent autour de son corps transi. Elles lui tournent autour et foncent sur elle, l'invitant à se réveiller. Telle une invite, elle s'entêtent à lui indiquer la lumièere qui perce le ciel sombre au loin. Elles ne cessent leurs voltiges que lorsque Brasélia se lève enfin et poursuit sa route. Alors, toutes ailes déployées, elles s'élèvent grâcieusement en un chant de victoire transportant l'âme de Brasélia là …

...là vers la montagne qui semblait de feu et qui l'accueille avec douceur. La tiédeur de l'air et les odeurs intimes de la terre la grisent tout à fait. Toute manifestation de vie prend figure de renouveau, de naissance. De l'érable centenaire à la mousse tendre et humide. Du papillon qui s'envole à la chenille qui s'enveloppe et s'endort. Un félin à la robe d'or porte Brasélia près d'un lac à l'eau si claire, si chaude, si enveloppante … Le félin l'y dépose et ronronne de bonheur en voyant Brasélia qui se laisse emporter par ce fluide chaleureux. Bercée par l'onde qui la calme, elle flotte maintant éblouie de lumières toutes plus colorées les une que les autres.

Puis l'onde se transforme en lumière qui bientôt s'éteint. Puis les son toujours de plus en plus loin couvert d'un silence serein. Puis les idées qui s'éloignent. C'est le vide, le néant qui avale sa vie ….. et les mots qui s'éteignent … partir … mon seul compagnon … nage turgen et te noyer … et les lettre aussi sdr;uweago ...'armer de bravoure ou encore … et les … aiss éé gs … aw?;adgs qui disparaissent de sa mémoire …. et le language …

Tout n'est plus que vide.

Grand vide.


Fggjsftsjkmkfsm..

Vide.



Puis un choc vertigineux la pousse, plus fort, plus fort et plus vite.. elle se laisse pousser sans combatte puis tombe et tombe et tombe et descend sans arriver à s'aggripper à la paroi qui l'entoure amenée par un liquide tiède aux odeurs sucrées. Paroi lisse et douce, teintée de rose, de rouge, de rouge sang ...


Une grande brûlure causée par l'air dans les poumons et un cri, un braillement … de douleur et de surprise. Ce cri, ce braillement, ces sons émanent bien d'elle? …

Puis une douce chaleur, puis de légères caresses, puis un sein regorgeant de miel savoureux …

Puis des voix … des rires de joies, des murmures à son oreille, des voix nouvelles, et des mots nouveaux et une voix douce, aimante, heureuse qui lui murmure un nom nouveau : Magellan.


Magellan est né aujourd'hui, en ce debut du quatrième mois de l'an 1520.

samedi 25 janvier 2014

Au travers toi, je survivrai

Au travers toi, je survivrai


Je m'autorise à pleurer mon chagrin
Cela est préférable
J'aurais pu le camoufler
sous un maquillage de colère
J'aurais pu le nier
sous un faux rire trompeur
Mais comment aurais-je pu ensuite
Me regarder en face
et me prétendre heureuse ?

Je me suis fait voeu d'authenticité.

La haine, les attaques, les trahisonss
la misère ne m'abandonneront pas,
mais lorsque je vois mes enfants chéris
dormir d'un sommeil paisible
ils me protègent et me guident,
ils me chantent à l'oreille
des comptines tendres de réconfort.
Ils envoient sur mon chemin
des anges mouillant de mes larmes
leurs épaules solides et confiantes.

Ils me donnent le courage de respecter mes voeux,
de suivre ma voie ...
Ils m'apportent les outils nécessaires
à panser les plaies qui en découlent.

J'ai pleuré tout mon chagrin de toi ...

Je pleure maintenant de bonheur
tel un aveugle guéri ...
qui pour la première fois
voit se lever le soleil ...

Je suis libérée de toi ...

jeudi 23 janvier 2014

MONOCÂBLE




Dehors tout se fige, le jour encore endormi
réveillle encore la vie. 

Les enfants s'étirent, les parents cachent leur tête échevelée
sous les couvertures froissées.

Les pleurs du nouveau-né couvrent le silence 
les enfants rient dans la chambre
ils sont déjà pirate, dragon, monstre ou héros
c'est un appel à la fête, 
une alarme au mouvement 
un hymne à la vie.

Ne reste pas au lit petite maman 
c'est froid sans toi petite maman 
viens jouer avec nous petite maman 
laisse un peu papa petite maman.

Et le père-amant accablé se lasse d'attendre ...

La noce n'a pas lieu  
les enfants grandissent  
la peine d'amour s'éteint doucement 
les enfants  regardent au-loin
attendent en vain encore ... et encore.

La vie reprend son cours lentement
l'absence se fait moins lourde 
puis un plus plus légère.
Elle disparaît un jour
entre un soleil et une lune
entre une larme et un sourire ...

Mûrie de mille jours de solitude
mûrie de mille larmes et déceptions
mûries de mille nuits sans sommeil
mûrie de mille révoltes et heures de haine,
mûrie de jours noirs et d'impuissance.

Je guette maintenant tout geste d'invite
fuyant sans regret, me riant des promesses
jusqu'à ce que le souvenir de l'abandon amer
ne soit plus que 

grain de sable sur la plage

étoile dans l'univers


goutte d'eau dans l'océan

devant ces petits bras tendus vers moi.

Demande en mariage


Correspondance directe
plus vite qu'Internet
Agenouillée devant ta grandeur
Je te demande en mariage
toi ma vie, ma grande,
à moi, la mienne, ma corne d'abondance,
mon coffre aux trésors.

Toi ma bien-aimée
celle où j'ai grandi
dans laquelle je me suis perdue
en vivant la vie d'une autre
celle que j'ai trop souvent perdue de vue,
aveugle aux tiges printanières
qui naissaient sur mon chemin.

Ma vie, ma divine, ma douce
qui me couvre de richesses
Même ces jours-là où mes yeux ne voient plus
Même vous, jours sombres et gris de pauvre solitude
je vous demande en mariage

Je vous demande en mariage
car sans la nuit le jour serait moins beau
sans la soif, la source moins appréciée.













PIERRES D'AMOUR



Un menhir d'inestimables pierres que tu me rapportes, poussière de carrière, ou qu'importe, poussière de mines, de grottes. Une route châtoyante semée de perle et de corail m'entraîne là où s'éloignent tes pas. Tes yeux au regard de rubis, me tourmentent juste quand tu t'éloignes vers ces chemins tortueux qui mènent à l'opale aux refles de feu. Je ne suis que gemme apeurée qui n'ose grandir et plainte déchaînée, quand notre sort rebelle s'obstine à nous désunir.

Mon âme de calcédoine sertie des couleurs de départ et de danger se brise sur l'écueil de mes larmes, mais tes retours projetés me consolent et sont perles d'enchantements. Tu me manques, comme la couronne manque au rubis. Mais, quand tu me rejoindras, nous irons aux vergers de jade et de tourmaline durcir notre amour qui éternellement gardera la transparence du saphir.
Je n'étais que morillon mais tu as su encenser mon âme jusqu'à ce que scintille l'émeraude de mon cœur que je tenais dissimulée pour celui qui saurait conjuguer le verbe aimer.


Mon cœur d'escarmouche saignante s'est érigé sous ton antre. Depuis, je guette le diamant qui libèrera mes émoois, mes doutes et mes colère de jais. Mon être ainsi transformé en quartz hyalin, épousera alors nos cœurs de glace, cristal de roche que personne ne pourra détruire.


Avis de recherche : je perds la mémoire ...


Ya de ces soirs vraiment noirs,                                                                                         
où les étoiles éteintes se rient de mes espoirs                                                                     
et que les criquets silencieux                                                                                             
gardent pour eux leurs concerts …                                                                                  

mais ya d'autres soirées enchantées,                                                                               
qui nous amènent dans un vieux bar                                                                                 
danser un rock and roll un peu  "holé" " holé"                                                                  
pour finir ça aux petites heures du matin                                                                       

à se raconter des histoires                                                                                              
au restaurant "Chez Richard"                                                                                          
ou en écoutant le levé du jour                                                                                         
dans un parc, à la belle étoile !!

Ya de ces soirs vraiment noirs,                                                                                       
où le froid si froid que la rive gelée                                                                                  
ne livre plus son chant et que dans la vallée                                                                      
depuis longtemps, les enfants nous ont quittés.                                                                

mais y de ces jours ensoleillés,                                                                                       
qui nous ramènent sur ce lac gelé                                                                                   
s'réchauffer dans la cabane                                                                                            
en r'gardant les enfants patiner                                                                                        

pis les plus grands pêcher d'la perchaude                                                                       
qu'on rêve déjà de bien apprêter !!!                                                                               
la perchaude qui va mordre tantôt ...                                                                              
"une autre tite heure maman ...s'il te plaît ..."                                                                   

Ya de ces soirs tellement noirs, ces soirs ou je crois t'apercevoir                                       
au-travers les vitrines de la gare ... ces soirs où tout s'éteint dans ma mémoire                    
je ne vois plus ton regard, je n'entends plus ton rire,                                                           
j'ai peine à me souvenir le rythme de tes pas, ton sourire                                                    

Mais ya plein de matins rayonnant de soleil                                                                      
où je baigne dans ton odeur, ton son rieur                                                                        
j'te sens présent à mes côtés, avec moi                                                                           
j'entends ta musique préférée qui me fait trotter plus que marcher ...                               


Ces matins-là je remercie que nos chemins se soient croisés                                          
même s'il s'avère que ce n'était pas pour l'éternité  !!!!                                                    






mercredi 22 janvier 2014

Autorité suprême
ou grand ménage


Les enfants de l'obéissance
créés dans la peur de l'autotrité
créés pour plaire ou pour déplaire
créés par devoir par gêne
dans la noirceur, sous les couvertures
à tâton...





Les enfants de l'obéissance
de l'ignorane
de l'appartenance
les enfants d'avant 60 pour les lents,
d'après 50 pour les précoces.

Ya encore des enfants qui obéissent ici? Qui obéissent aux peurs et aux limites ?
Qui acceptent les oeillières? Qui obéissent vraiment aux lois?
À la loi de la gravité peut-être, celle ci je l'admets …
Mais quand-même...

Le mot vagin est-il encore tabou chez-vous?
Vos mères ont-elles brûlé leurs brassières?
Moi, je ne porte plus de petites culottes!!

J'ai appartenu à mon père, à ma mère, à la religion, au gouvernement, à mes conjoints, à mes enfants, mes petits-enfants, les enfants de ceux-ci, et de ceux-là aussi. Ceux du premier, du deuxième, du huitième conjoint du petit fils de la fille de la femme de son fils!

Wow! Et nous sommes tous frères!

Je crois qu'on ne « dit » plus, on « vit » … avec beaucoup d'angoisses mais sans vraiment de peurs paralysantes. Vous savez, les flammes de l'enfer pour l'éternité …
et en attendant le rejet, la lapidation, l'exclusion …
la solitude aussi jusqu'à … mais ça, c'est une autre histoire.

Je disais donc que les enfants aujourd'hui, n'obéissent plus aveuglément. Ni à dieu ni à diable ni à tout ses acolytes. Nos enfants écoutent leur corps, leurs aspiration et leur inspiration, ils écoutent et cherchent. Ils cherchent autre chose de meilleur.

Faut dire qu'on ne vit pas dans le meilleur des mondes. Avec tout ces affamés, toutes les guerres au travers le globe, toutes les méchancetés et les cruautés perpétrées par l'homme et qui circulent librement autour de la planète.

Puis on pense à envoyer les enfants dans l'espace! Qu'ils s'acclimatent, ils pourraient peut-être colonisés mars. Ben oui! Des petits-fils de colons destinés à devenir colons! C'est du sur place!
Ils vont sûrement vouloir y aller les enfants dans l'espace, avec ce qu'on fait de la terre!!
 Ça sera pas vivable bien longtemps ici!

Mais je me demande,
je me demande, nous les enfants de l'obéissance,
si on va pouvoir s'acclimater ici, si on ne commence pas un grand ménage?
Qu'est-ce qu'on élimine? Les dégâts des grands ou les grands?
Je vous demande ça, juste comme ça?
Ça vous tenterait pas de faire un grand ménage?

Un grand ménage, ça commence chez soi. Le ménage des « Yvon dire, j'ai l'air de, c tu correct? »
Le ménage des « Où va-t-on? Pourquoi faire? Comment faire? »
L'ère des questions sachève, les réponses nous poussent à agir, du moins à réagir …
sinon, devant le saccage de la planète,
la destruction de notre race ne sera qu'un dommage collatéral de plus à ajouter aux

«  j'aurais donc dû ».


la princesse au marais charmant




À peine avais-je émis mes premiers balbutiements que mes compagnes de jeux maîtrisaient déjà le discours.  Les deux pieds toujours dans la même bottine, je suais sur les exploits acrobatiques auxquels on essayait de m'apprivoiser, mais je demeurais farouche.  

En plus de la langue fourchue et des deux pieds ne sachant danser, j'avais des doigts !  Doigts qui s'accrochaient, s'écrasaient partout, tellement que tout ce qu'ils touchaient étaient irrévocablement voué à la ruine.  J'avoue que quelquefois, ils servaient ces doigts encombrants, ils frottaient, grattaient, envenimaient mes bras, siège social de mon ecxéma !

J'étais aussi myope, donc toujours perdue !  Comment aurais-je pû me retrouver à deux rues de chez-moi, quand je n'y voyais rien de l'autre côté du chemin.

Vraiment, j'avais belle allure !  Surtout les jours d'été où la fièvre des foins enflait mes yeux baignés de larmes et me faisait lever le nez à chacun de mes reniflements, affublant d'une grimace disgracieuse mon visage d'enfant !


***


Maintenant, à l'aube de mes soixante ans, j'apprivoise le verbe et affronte les difficultés de la langue française comme si la vie n'était que mots. Je me défends très bien entre mes rôles polyvalents d'infirmière, commissionnaire, éducatrice, comptable, cuisinière, mère, et surtout, surtout de femme.  Je demeure farouche aux conventions mais je reste fidèle aux traditions qui enracine le coeur et stabilise la barque du pêcheur.


Mes doigts, aujourd'hui devenus agiles et vifs peuvent aussi bien soigner une plaie, faire des filets de dorés attendus patiemment au bord de la rivière ou courir sur un clavier.  Ils ne grattent et n'empoisonnent plus mes bras guéris de leur ecxéma maintenant disparu mais ils tissent au fil des jours une paix qui s'étend jusqu'à l'horizon. Je le vois, cet horizon, même  dans les nuits noires, sans lune.  Car des nuits noires, des jours gris, il y en aura encore, ça fait parti du contrat qu'est la vie.


Vraiment, à force de patience et de persévérance, j'ai réussi à me former une belle allure !  J'ai sué et pleuré dans les rejets d'antan, mais en  m'acharnant avec volonté et ténacité, je m'en suis sortie.  Je marche aujourd'hui dans ce soleil qui rayonne sur mon visage, même les jours gris de pluie.  Je marche, non je danse,  dans ce soleil qui éblouit ma grimace d'adulte épanoui.  


les mots ... potion magique

mercredi 22 janvier 2014

des mots, une potion magique ....

Bon, ça y est.  J'ai réussi à créer mon blogue.  La motivation m'est venue à la suite d'un cadeaux que j'ai reçu à noël. Ma fille, ratoureuse et perspicace, m'a offert deux dossiers emplis de textes que j'ai voulu brûler un jour ... si loin déjà ...

J'ai ouvert le premier dossier et j'ai commencé à lire.  C'était bien écrit, touchant ...
j'étais émue, reconnaissant bien là mes gènes,  puisque je croyais que ces mots avaient été couchés sur papier par ma très chère fille et puis ...

" Ben oui mom, tu reconnais pas tes textes ...  ce sont ceux que tu voulais brûler en 199... quelques !!!
Je ne voudrais pas te *rusher* mom en te les offrant mais tu pourrais .... travailler à les publier peut-être  !!!!

Ben oui, parceque j'ai déjà publié ... dans une autre vie ... il y a ...

tellement il y a longtemps ...

Enfin ... les dossiers sont là et me narguent depuis ce dernier noël me rappelant qu'il y a des textes qui n'attendent que moi, je les ai même traînés en vacance avec moi au début janvier ...

Dans ces textes  ya du jus !!! 

ya de quoi passer tous les jours froids d'hiver bien au chaud devant mon clavier ... 
mon clavier et mes émotions ... 
celles que j'ai fuies, déniées, reniées, acceptées pour ensuite apprendre à les bercer, cajoler, calmer, attendrir, apaiser puis aimer.

dans cet amas de mots accumulés
y a de  brûlures , et des euphories aussi
ya de l'espoir naissant et de grands désespoirs saisissants
des triomphes, des échecs, des prières et de la colère

c'est comme une grosse salsa pleines de bon fruits 
qui attend les chips
c'est aussi un chip croustillant 
sous une dents satisfaite ...

J'étais pas vraiment sûre que j'avais le goût d'y retourner manger d'la salsa moi ...
et puis je me suis dit que j'avais en masse de comprimés anti-acide pour l'estomac si jamais ...

Ces textes là qui me narguent ...

c'est un peu moi, là ...la moi d'avant,

c'est un peu moi,là, la la moi d'aujourd'hui,

c'est un peu une autre moi aussi,
une moi embellie sous les yeux de mon imagination bi-polaire

une moi réagissant à cette imagination galopante
qui s'emporte trop souvent et trop vite

une moi cachée trop longtemps au fond d'un tiroir
et qui se retrouve aujourd'hui devant un miroir .


 Mais puisque je me sens guérie et renforcie,
 puisque depuis je savoure la vie à pleine dents,
puisque un levé de soleil m'enchante autant que son coucher,
puisque mes bonjours et mes bonheurs au quotidiqn sont un baume 
sur les jours passés où il faisait moins bon vivre

puisque tout ces puisques

j'ai décidé que je peux...
 je peux replonger dans ces textes, dans cet univers qui,
en fin du compte, a fait de mois la femme accomplie que je suis devenue .

Une femme heureuse et épanouié  certe,
 mais surtout, une femme en santé.

Et puisque la guérison appelle au partage,
le partage fait parti de la potion qui guérit tout à fait ...

cette potion que j'ai humée, brassée, modifiée, réchauffée, refroidie,
cette potion qui enfin se savoure puisque la chimie a fait son oeuvre
cette potion c'est le récit

d'une sorcière comme les autres ...

et d'un illusionniste qui s'est déjà trop payé sa tête !!!!!