lundi 9 juin 2014

Cri d'une mère amère



Mars

Les cœurs étouffés par le cash
piétinent les cœurs sans cash

quels cœurs se cachent s'abreuvant de la faim?

Avril

Aguerrie guerrière
aux idées meurtrières
calme sa colère

devant le soleil levant
leve son verre
DE JUS D'ORANGE
devant sa grange

guerrière

Les pieds et mains troués du crucifix
du sang des bêtes abattues
d'odeur mêlée de terre mouillée
de vie perdue de vie venue

Et c'est la guerre
la pacifique
la sournoise
l'hypocrite
l'économique

celle de l'essence et celle du pain
celle de l'aisance de la plaisance de la complaisance
celle d'une surabondance gaspillée
sous les rires gras des maîtres

du déplaisir
d'avoir à dire et à redire
d'avoir à faire et à refaire
à faire et à défaire
les petites les grandes
pis les moyennes misères
que couvent guerres
aguerre
aguerrie
à vie.



Mai

Avec les enfants et les grands-mères
le bon dieu descend dans la rue
à sa place, avec son fils bien-aimé
là où tant de mains se tendent
quémendent simplement leurs droits



Sortir l'Église de l'École
Y faire entrer toutes les sectes
brasser avec une couples de philosophes,
ajouter un grain de psys …

servir, avec prozac, nananeine et bonbonines,
de préférence un soir de jeux
aux agneaux sans défense
aux rejetés
aux malheureux
croupissant au pas de la porte
ramassant une miette ou deux
à la recherche d'une bouée...


la bouée l'a mené à la rue
lui saissant un petit coin
chez les peu nantis
chez les sans-abris

Un p'tit coin de paradis
contre un coin de parapluie
elle ne perdait pas au change
pardi

Ya tant et tant de parapluies
Qu'on ne voit plus les percées de soleil
qui tente de nous faire un
bonjour à la vie

les casseroles sonnent creux
les assiettes s'annoncent vides
l'autonomie se meurt
on lui a volé sa terre, on lui prend ses graines
mais son âme guérie se relève
se rebelle …



Juin

La mère
sur les nerfs
devenue mercenaire

sans la bénédiction du pape
mais avec celle de sa mère
et de sa grand-mère
et de son arrière
venue en rêve la bénir

songe et se pardonne sa rebellion
qui durera, je vous l'assure
un peu plus qu'une saison
son âme en deuil
son cœur en cris
sauvera la moisson.




3 commentaires:

  1. Que 6 mois de passé... La chaleur grimpe, ne vois-tu rien venir? Le vent se lève, nous sommes à la croisée des chemins...

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  2. Bonjour,
    Un superbe écrit qui mérite largement d'être mis en musique. Pensées poétiques, Jyckie.

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    1. merci, ça m'encourage de voir que d'autres que moi entendent la musique de mes mots. Malheureusement je ne maîtrise aucun instrument ....

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