lundi 17 février 2014

UN POLICHINELLE DANS LE TIROIR









Aveuglée par l'émoi, recroquevillée sur mon désarroi, je ne ressens plus la joie de 
mes premières grossesses.


Je ne m'exalte plus devant le miracle qui survient ;  je ne vois que les couches, 
les biberons, les nuits d'insomnie et mon corps déformé une autre fois.

J'ai pourtant subi une opération l'an pass afin de ne plus avoir d'enfant.  
Les images de l'hôpital m'apparaissent : je me vois rire en signant la déclaration 
qui dégage le médecin de toute responsabilité si jamais ... et puis cela devient 
grotesque.

Je sens dans ma gorge un sanglot tellement gros qu'il se refuse à sortir.  J'étouffe.  
Je ne peux crier ou hurler le mal qui me brûle.

Je me souviens comme j'ai dormi  avec la mort.  Je me souviens de hésitations, des cauchemars, des peurs et de la fatigue qui ont assaisonné cette époque de ma vie. 

J'oscille entre le rire et les larmes, la joie et peine.

Dois-je croire à la force de cette âme qui vient de faire le saut périlleux malgré 
les ponts coupés ?

Dois-je respecter cette volonté de vivre qui s'accroche à moi ?  

Je ne sais pas, je ne sais plus.

Je sais seulement qu'il arrive en octobre.  Ce sera une balance.

Et moi, je balance entre sa vie et la mienne.


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