jeudi 23 janvier 2014

MONOCÂBLE




Dehors tout se fige, le jour encore endormi
réveillle encore la vie. 

Les enfants s'étirent, les parents cachent leur tête échevelée
sous les couvertures froissées.

Les pleurs du nouveau-né couvrent le silence 
les enfants rient dans la chambre
ils sont déjà pirate, dragon, monstre ou héros
c'est un appel à la fête, 
une alarme au mouvement 
un hymne à la vie.

Ne reste pas au lit petite maman 
c'est froid sans toi petite maman 
viens jouer avec nous petite maman 
laisse un peu papa petite maman.

Et le père-amant accablé se lasse d'attendre ...

La noce n'a pas lieu  
les enfants grandissent  
la peine d'amour s'éteint doucement 
les enfants  regardent au-loin
attendent en vain encore ... et encore.

La vie reprend son cours lentement
l'absence se fait moins lourde 
puis un plus plus légère.
Elle disparaît un jour
entre un soleil et une lune
entre une larme et un sourire ...

Mûrie de mille jours de solitude
mûrie de mille larmes et déceptions
mûries de mille nuits sans sommeil
mûrie de mille révoltes et heures de haine,
mûrie de jours noirs et d'impuissance.

Je guette maintenant tout geste d'invite
fuyant sans regret, me riant des promesses
jusqu'à ce que le souvenir de l'abandon amer
ne soit plus que 

grain de sable sur la plage

étoile dans l'univers


goutte d'eau dans l'océan

devant ces petits bras tendus vers moi.

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